Argumentaire

 

16 raisons d’agir,

pour ne pas en rester aux intentions,

pour construire un futur désirable, dès maintenant ,

Nous agissons pour :

Argumentaire

 

16 raisons d’agir,

pour ne pas en rester aux intentions,

pour construire un futur désirable, dès maintenant ,

Nous agissons pour :

L’humain

Préserver la cohésion sociale
  • Qui a les moyens de se payer les coûteux véhicules (électriques) mis en avant dans les publicités ?
  • A grand coup de matraquage publicitaire, les constructeurs ont fait le choix stratégique de privilégier les types de véhicules les plus chers, lourds et énergivores. Conséquence: ils deviennent plus coûteux à l’usage. Cette « autobésité » représente en moyenne une dépense annuelle supplémentaire de 408 € pour les ménages. Qu’ils soient thermiques ou électriques, le secteur automobile s’est focalisé sur la commercialisation de ce segment pour augmenter ses marges bénéficiaires. Depuis 2022, la marque la plus vendue en Belgique a axé ses campagnes publicitaires pendant des mois sur un modèle électrique dont le prix moyen avoisine les 120 000 €. C’est un message très violent. Bien sûr, ce prix exorbitant n’est mentionné, comme pour mieux masquer la gentrification en cours de la mobilité auto. D’ailleurs, même pour les petites voitures, le prix n’apparait plus sur les publicités. Désormais, quand les constructeurs parlent d’argent, c’est pour exprimer un prix mensuel de location. Cela aide évidemment à camoufler l’explosion des prix pratiqués: +41% en 4 ans, soit 2x plus que l’inflation au cours de cette période. Au-delà du fait de réclamer des véhicules électriques plus sobres et plus abordables, l’enjeu est surtout de proposer des alternatives réelles pour pouvoir se déplacer sans voiture au quotidien.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Christine MahyDominique BourgCanopéaCADTM

Références:

Les prix des voitures les moins chères « se sont envolés de 41% en 4 ans » (Le Soir, 07/11/2023)

Le mirage de la voiture électrique bon marché (J.-M. Normand, Le Monde, 28/11/2022)

Une batterie de taille raisonnable assure une pertinence climatique et économique (Communiqué de presse de l’ADEME, 12/10/2022)

Sébastien Mabile: « Il est temps de repenser comment répartir équitablement le fardeau de la transition énergétique » (S. Mabile, Le Monde, 02/07/2022)

Publicité auto: on ne parle plus de prix, mais de mensualité, pourquoi ? (B. Jouvin, Le Dauphiné, 01/07/2022)

Avec des prix qui flambent depuis dix ans, l’automobile redevient un produit de luxe (J.-M. Normand, Le Monde, 13/12/2021)

Industrie automobile: tout miser sur le mauvais cheval (A. Geerts, Canopéa, 09/03/2021)

Le trop plein de SUV dans la publicité (Rapport du WWF, mars 2021)

 
Réclamer une meilleure justice fiscale
  • Les déductions fiscales pour l’achat de lourds véhicules électriques à plus de 100 000€ : n’est-ce pas le moment d’arrêter l’injustice des voitures-salaires ?
  • En Belgique, le régime fiscal pour les voitures de société est une mesure inégalitaire qui coûte entre 2 et 4 milliards d’€/an à la collectivité. Cet argent public bénéficie à des personnes plutôt privilégiées: les 2/3 d’entre elles ont des salaires supérieurs à 3.000€. Une voiture neuve sur 2 est vendue comme véhicule de société. Au total, elles représentent 11,5% du parc automobile. Alors qu’il est indispensable de réduire la taille de ce parc, s’attaquer en premier à ce système inégalitaire serait un choix juste et raisonnable. Mais aucun gouvernement n’ose s’y atteler. Tout au plus y mettre une petite couche de vert en votant la conversion de l’ensemble de cette flotte à l’électrique pour 2026. D’ici là, tout achat d’un véhicule est déductible à 100% au seul motif qu’il soit électrique, sans autre condition sur des facteurs aussi importants que la masse, la puissance, la hauteur de capot ou le prix. Car ces voitures-salaires n’ont rien de vertueux. Elles sont plus énergivores que la moyenne et parcourent 2x plus de km que les véhicules des particuliers (30 000 km/an au lieu de 15 000). D’ailleurs, l’OCDE et la Commission européenne arrivent à la conclusion que ce système est cher, injuste et inefficace. Pour y mettre fin, il est donc indispensable de désacraliser la voiture de société et de la remplacer par une fiscalité plus équitable. Par ailleurs, dans un autre registre fiscal, une question va bientôt se poser: comment l’état va-t-il compenser la perte annuelle de 5 à 6 milliards d’€ d’accises sur les carburants quand le parc automobile sera principalement électrique ?

Ambassadeurs/ambassadrices:

Arnaud Zacharie • Canopéa • Le GracqAttacChristine Mahy

Références:

« Meilleure mobilité » à la mode FEB (P. Courbe, Canopéa, 02/10/2023)

« En réduisant la dépense d’énergie, le véhicule électrique contribue au déséquilibre des finances publiques » (Tribune, Le Monde, 03/11/2022)

Les accises sur les carburants ont rapporté 5,44 milliards d’euros à l’État belge (La Libre Eco / Belga, 19/05/2022)

Voitures de société: une couche de vert sur le tabou (P. Courbe, Canopéa, 27/05/2021)

Voici la facture des voitures de société: au minimum 20 milliards d’euros en 10 ans (B. Henne, RTBF, 14/03/2019)

 

 
Eviter d'alimenter la corruption
  • Faut-il vraiment que l’évolution de notre mobilité se fasse au détriment des lois et de la paix d’autres pays ?
  • L’accroissement exponentiel de la demande en cobalt, un élément clé à la sécurisation des batteries électriques, attire toutes les convoitises. Au niveau mondial, 80 % du cobalt utilisé vient de la RDC. Or, son exploitation est étroitement liée à la corruption et la guerre qui dévaste le pays. La multinationale Glencore, leader mondial du négoce de matières premières, y possède les principaux gisements de cobalt. Elle a été reconnue coupable de corruption pour l’obtention de ces concessions et condamnée par la justice américaine. Alléger les véhicules et la taille du parc automobile, c’est réduire les besoins et faire baisser la spéculation sur les matières premières qui attise guerres et corruption.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Les DoMineursArnaud Zacharie AttacCADTM

Références:

Du cobalt, envers et contre tout (Q. Noirfalisse, Médor, 08/09/2022)

Ni vus ni connus: risques de corruption dans la chaine d’approvisionnement du cobalt (Resource Matters, 01/04/2019)

 

 
Ne pas favoriser l'esclavage/l'exploitation des enfants
  • Faut-il vraiment que la transition de notre parc automobile se fasse au détriment de la dignité humaine ?
  • 20% du cobalt extrait en RDC provient de mines clandestines, souvent contrôlées par des milices. A travers le racket organisé, elles réduisent la population à l’esclavage. Ces mines sont très dangereuses et emploient de nombreux enfants dans des conditions déplorables. Elles servent de tampon, permettant d’ajuster l’offre en fonction des fluctuations de la demande du marché mondial. Les enfants et les femmes en sont les premières victimes: violences, exploitation, déplacements forcés,… L’argent du cobalt ne profite qu’à une minorité sur place et l’essentiel  part à l’étranger lors des étapes de transformation. Au final, les populations locales se retrouvent appauvries et leur environnement irrémédiablement pollué. En incitant à l‘achat de véhicules lourds aux batteries surdimensionnées, la publicité automobile a un lien direct avec cette augmentation délétère de la demande de cobalt.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Arnaud ZacharieCADTMLes Amis de la Terre

Références:

Transition écologique: le cobalt, l’envers du rêve électrique, (Q. Noirfalisse et A. Zajtman, Vidéo Reporters, France 24, 07/07/2023)

Powering electric vehicles: humain rights and environnemental abuses in southeast asia’s nickel supply chains (Buisiness & Human Rights Ressource Center, mai 2023)

Les droits humains avant les profits (Les Amis de la Terre, 06/09/2022)

The road to ruin ? Electric vehicles and workers’ rights abuses at DR Congo’s industrial cobalt mines (RAID, novembre 2021)

 

La publicité

Dénoncer une pratique déloyale
  • Pourquoi la voiture est-elle représentée comme un symbole de la liberté alors que la réalité quotidienne diffère souvent ?
  • L’industrie automobile nous montre toujours des spots publicitaires où leurs voitures sont seules au milieu d’une belle nature, sur des routes dégagées, dans une mégapole aux rues désertes. La réalité est tout autre. A Bruxelles, par exemple, les embouteillages représentent en moyenne 44 minutes supplémentaires par jour, soit une hausse de 38% du temps de parcours. En Belgique, pour 2022, le coût estimé de ces embouteillages est de 3,5 milliards d’€. Or, qu’il soit dû à des voitures thermiques ou électriques, un embouteillage reste un embouteillage. La solution passera nécessairement par une diminution du parc automobile. Arrêter de faire la promotion de la voiture individuelle, qui plus est de manière déloyale, en est la première étape.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Khaled GaijiAdFree Cities Pierre OzerCanopéa

Références:

Réguler la publicité commerciale, (A. Geerts, Canopéa, 06/06/2023)

Les embouteillages ont déjà coûté 3,5 Mds d’euros, (D. Leclercq, Gocar, 14/11/2022)

Visuels « Stop à la pub automobile », (Le Gracq, 2020)

Diagnostic de mobilité en Région bruxelloise, (Bruxelles Mobilité, octobre 2017)

 
Mettre en lumière les mensonges du marketing
  • Ne serait-il pas indispensable de sanctionner fermement le green-washing omniprésent dans la publicité ?
  • Le langage est un outil puissant à partir duquel se construit notre façon de penser. Le secteur du marketing en est bien conscient. En peignant les produits en vert, il diffuse sournoisement l’idée qu’un consumérisme effréné puisse être sans conséquence négative sur notre éco-système. Par exemple, un constructeur affirmait que son véhicule électrique était une meilleure alternative (ndlr écologique) que le vélo. De manière systématique, pour travestir la réalité, le secteur automobile nous invente des oxymores associés à la voiture électrique. Elle serait « verte », « propre », « zéro carbone », « zéro émission »,… Or, même en laissant de côté les aspects environnementaux liés à la fabrication de ces véhicules, l’électricité nécessaire à les alimenter au quotidien n’est pas neutre. Elle a une certaine intensité carbone,  différente selon les pays en fonction de leur mix énergétique. Pour la consommation belge moyenne des 5 dernières années, même s’il est bas, 1 kWh émet 202 g de CO2. Il conviendrait de repenser les normes WLTP en y incluant une obligation d’afficher les émissions de CO2 liées à l’utilisation des véhicules électriques. Pour lutter contre le green-washing, il est donc important de retirer ces publicités qui laissent à penser que les km parcourus émettent « 0 g de CO2« .

Ambassadeurs/ambassadrices:

Jeanne Guien • PolygonesPierre OzerLiège sans Pub

Références:

BMW et Renault impliqués dans un scandale écologique au Maroc (C. Izoard et B. Bernes, Reporterre, 13/11/2023)

Le Jury d’Éthique Publicitaire s’auto détruit ! (P. Courbe, Canopéa, 22/02/2021)

Il y a zéro et… zéro (P. Courbe, Canopéa, 01/10/2020)

Non, une voiture électrique n’est pas mieux qu’un vélo (M. Lauraux, Automobile Propre, 24/08/2020)

« Après COVID-19 »: les publicités promeuvent des voitures toujours plus polluantes (Canopéa, 09/06/2020)

Salon de l’auto 2020: des voitures « toujours plus durables et plus propres ». Vraiment ? (Canopéa, 20/01/2020)

Publicité pour les voitures (Collège de la publicité du Conseil supérieur de l’audiovisuel, 2001)

 
Déjouer les incitations à la sur-consommation
  • L’interdiction de la publicité commerciale dans l’espace public n’est-elle pas le pré requis indispensable pour réduire l’impact humain sur le climat et l’environnement ?
  • La forte pression publicitaire induit une hausse  de 5,3% de la consommation des ménages. En plus de provoquer cette sur-consommation, la publicité entraine aussi une augmentation des prix des produits. Les 500 milliards de $ dépensés annuellement dans le monde par le secteur publicitaire se répercutent au final sur la clientèle. En France, l’industrie automobile dépens 4,3 milliards d’ € en marketing. Ainsi, en moyenne, pour l‘achat d’une voiture neuve, on paye 1 500 € de coûts publicitaires cachés. Par ailleurs, le pourcentage de gros véhicules lourds et puissants sont surreprésentés dans la publicité par rapport au parc automobile existant. Les constructeurs dépensent 40% de plus pour faire la promotion d’un SUV que pour les autres types de voitures. Conséquence: la gentrification de la mobilité auto avance à marche forcée avec des ventes de gros véhicules tirées vers le haut. Il est donc indispensable de s’attaquer au problème pour inverser la tendance.

Ambassadeurs/ambassadrices:

R.A.P.AdFree CitiesCanopéaPierre OzerStop SUV

Références:

La pub, « mal nécessaire » ou nécessairement mal ? (A. Geerts, Canopéa, 16/06/2022)

La communication commerciale à l’ère de la sobriété: taxer la publicité pour consommer autrement (Communication et Démocratie, octobre 2022)

La publicité dans l’automobile, (G. Couturier, Car Use, 06/09/2021)

Mindgames on wheels: how advertising sold false promises of safety and superiority with SUVs (Badvertising, avril 2021)

Le trop plein de SUV dans la publicité (Rapport du WWF, mars 2021)

 
Déconstruire les stéréotypes
  • La publicité n’est-elle pas intrinsèquement liée à la création de stéréotypes et à leur propagation ?
  • L’imaginaire construit autour de l’automobile a été, dès ses débuts, emprunt de stéréotypes de genre et de classe fortement marqués. A travers son marketing, le secteur a souvent véhiculé des propos sexistes. On y retrouve l’image de la femme réduite au statut d’objet, avec des standards de beauté très normés: jeunisme, minceur et docilité. Par ailleurs, la voiture est longtemps restée un attribut exclusivement masculin et a façonné le cliché de la femme qui serait inapte à la conduite. Pourtant, en Belgique, 77% des accidents mortels sont dus aux hommes. Ces chiffres alarmants ne seraient-ils pas liés aux messages ciblant la clientèle masculine et glorifiant le culte du risque ? Car lorsque les publicitaires nous parlent de conduite « sportive », c’est bien le mot « dangereuse » qu’il faut entendre. La vitesse et la puissance restent des thèmes constamment valorisés.  En 2019, BMW n’hésitait pas à lancer son slogan « Mille pouvoirs. Zéro devoir » pour la sortie de son SUV X5… Lutter contre les publicités automobiles avec les stéréotypes qu’elle véhiculent et les conduites à risques qu’elles induisent, c’est donc agir dans l’intérêt commun.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Bruxelles sans PubNamur sans PubSubvertisers International La BarbeCanopéa

Références:

Femmes au volant: le sexisme sans frein des pubs à quatre roues (M. Cartigny, Le Monde, 07/08/2022)

Le Shot des Grenades: femme au tournant, mort au volant ? (Les Grenades, RTBF, 04/05/2022)

Baromètre de l’égalité et de la diversité
dans la communication commerciale en radio
(CSA, mars 2021)

« Pathétique », « Affligeant »: le slogan de BMW irrite les élus (E. Felley, Le Matin, 29/07/2019)

 

La mobilité

Améliorer la sécurité routière
  • Est-il acceptable d’autoriser la mise sur le marché de véhicules qui aggravent les risques (en cas) d’accident ?
  • La publicité en elle-même, déjà, accroit le risque d’accident. Elle cherche sans cesse à détourner notre attention de la route (et ce risque s’accroit avec la prolifération des écrans LED). Mais c’est surtout les véhicules qu’elle met excessivement en avant qui posent problème: des voitures toujours plus lourdes et plus puissantes. D’une part, l’accroissement de ces facteurs induisent des comportements plus dangereux, avec une hausse du nombre et de la gravité des accidents. Et en sachant que la majorité des tués sur la route n’implique qu’une seule voiture, c’est avant tout soi-même que l’on met en danger au volant de ces véhicules. D’autre part,  ils aggravent également les risques de blessures sévères ou mortelles pour les autres usagers. L’étude de VIAS montre que pour une voiture pesant 300 kg de plus, le risque de décès est 30% plus élevé pour les usagers vulnérables. Ou encore, que la hauteur de capot moyenne est de 80 cm et que la surélever de 10 cm accroit ce risque de décès de 26,9%. En 20 ans, la masse moyenne des véhicules a gonflé de 30%, leur puissance de 60% et la hauteur de capot de 15%: s’attaquer à leur promotion est donc une question de sécurité routière.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Tous à piedLe GracqCanopéa

Références:

Grosses voitures: le dilemne du prisonnier (des constructeurs) (P. Courbe, Canopéa, 19/09/2023)

Des voitures plus lourdes, plus hautes et plus puissantes pour une sécurité routière à deux vitesses ? (VIAS Institue, 30/08/2023)

Assessing Distraction of Vehicule drivers in Europe from Roadside Technology-based Signage (Conférence Européenne des Directeurs des Routes, 2019)

Lisa Car, LIght and SAfe: la voiture de demain (FEVR • PEVR • Canopéa, 2016)

Voici la pub qui a causé plus de 500 accidents en un jour, (Sud Info, 14/10/2014)

 
Prendre soin de notre santé
  • Pourquoi se priver d’améliorer notre santé tout en fluidifiant le trafic ?
  • La voiture, et la glorification de son usage permanent à travers les publicités, nuisent à notre santé physique. Nous sommes conditionnés à l’utiliser, même sur de courtes distances, là où son usage n’est pas pertinent. Résultat ? 59 % des trajets de moins de 5 km sont effectués en voiture. Et pour ceux de moins d’ 1 km, la part de l’automobile monte encore à 17 % ! Or, la sédentarité est la première cause de mortalité évitable en Belgique (elle tue plus que le tabac). Pour ces petits déplacements, la marche et le vélo sont bien plus adéquats et moins chers. En combinant nos besoins de mobilité à ceux de santé, ces modes actifs permettent de lutter contre les risques liés à la sédentarité. En bonus, ce report modal induira une diminution des embouteillage. Déconstruire le « tout à l’auto », c’est donc une question de santé publique.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Intergroupe Liégeois des Maisons MédicalesTous à piedLe Gracq

Références:

Nous sous-estimons les effets négatifs de la voiture sur la santé (A. Bigo et K. Jean, The Conversation, 09/07/2023)

Qui pourrait se passer de sa voiture ? Six graphiques pour analyser nos trajets du quotidien (P. Breteau, Le Monde, 22/01/2023)

Premiers résultats de l’enquête Monitor sur la mobilité des Belges (SPF Mobilité et Transports, 21/06/2022)

La sédentarité tue plus que le tabac (RTBF, 10/10/2021)

La sédentarité (Ligue cardiologique belge, 2020)

 
Développer une vision réaliste de notre mobilité à venir
  • Ne serait-il pas temps d’être lucide et de ne plus se cacher derrière des croyances techno-solutionnistes ?
  • Toutes les solutions techniques pour une mobilité populaire et durable existent déjà: diminuer le nombre de km parcourus; réduire la taille du parc automobile au profit des modes actifs, des transports en commun et d’un meilleur taux de remplissage des voitures; avoir des véhicules moins gourmands en énergie (plus légers) et de plus faible intensité carbone (électrique). Mais ces solutions ne sont pas « à la carte ». Elles doivent être appliquées toutes ensemble pour être pertinentes et servir l’objectif de durabilité souhaité. Or, les orientations politiques reposent uniquement sur le dernier aspect: celui du basculement du modèle thermique actuel vers son homologue électrique. La technologie, si elle n’est pas au service d’un choix de société clairement balisé, devient vite contre-productive: effet rebond, dévoiement de l’objectif, … Par exemple, le développement des trottinettes électriques s’est fait au détriment d’une mobilité plus vertueuse. Même chose pour celui des petits véhicules électriques sans permis, comme le montre le cas de la voiture l’ « Ami« . Il est donc nécessaire de légiférer et de retirer de notre imaginaire ces publicités qui nous bercent d’illusions sur les « pouvoirs » de la technologie.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Laurent Castaignède • Arthur KellerCanopéaChristine MahyAurélien BigoFrédéric HéranPolygones

Références:

Utilisation des véhicules électriques sur les plans climatique, énergétique et de consommation des matières premières (Polygones, octobre 2023)

Se libérer de la voiture… C’est possible ! (J. Mansuy, Canopéa, 19/09/2023)

La voiture électrique est-elle vraiment plus écologique ? (A. Ruyssen, La Première, 07/08/2023)

Voitures, Fake or not ? (A. Bigo, Tana éditions, mai 2023)

Un Ami qui ne vous veut pas que du bien (S. Marrec, Jeanne à vélo, 01/11/2022)

La transition écologique impose de révolutionner le modèle obsolète de la voiture individuelle (Tribune, Le Monde, 30/04/2022)

La bougeotte, nouveau mal du siècle ? (L. Castaignède, Ecosociété, 2021)

Le casse-tête de la dépendance automobile en zones peu denses (F. Héran, The Conversation, 17/10/2021)

 

 

L’environnement

Préserver les sols et la biodiversité
  • Ne serait-il pas urgent de comprendre que la voiture électrique ne règle en rien notre rapport destructeur face au vivant ?
  • Nous sommes en train de vivre la première extinction de masse d’origine humaine et la voiture y tient un rôle central. Parmi les causes importantes de la chute de cette biodiversité, il y a la pollution généralisée de tous les milieux de vie et l’artificialisation des sols. Or, qu’il soit thermique ou électrique, un véhicule pollue. D’abord l’environnement d’où l’on extrait les matières premières, ensuite celui où il circule et enfin là où ses composants termineront en décharge. Mais au-delà de ça, c’est le mode de vie induit par la voiture elle-même qui pose problème. Elle a radicalement transformé notre espace en le bétonnant et en l’asphaltant toujours plus. Que ce soit au niveau des bâtiments ou des chaussées, l’étalement urbain, permis grâce à sa prolifération a artificialisé une part importante des sols et a réduit les espaces naturels. De nombreuses voiries morcellent le territoire. En Belgique, il y a en moyenne 5 km de route par km². Pour protéger le vivant, il est donc urgent de remplacer ces promotions de véhicules gourmands en goudron par davantage de nature.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Occupons le TerrainLes Amis de la TerreLacYme Attac Canopéa

Références:

Les voitures électriques assoiffent les pays du Sud (C. Izoard et B. Bergnes, Reporterre, 13/11/2023)

La voiture en route pour la destruction de la biodiversité (Vivons sans voiture, 2023)

Artificialisation du territoire (État de l’Environnement wallon, 22/06/2022)

La voiture électrique cause une énorme pollution minière (C. Izoard, Reporterre, 02/09/2020)

Stop Béton: le territoire au service de l’urgence climatique et sociale (H. Ancion, Canopéa/ex iew, décembre 2019)

 

 
Améliorer la qualité de l'air
  • Est-il acceptable de dégrader notre état de santé en polluant massivement l’air que nous respirons ?
  • « Rouler, c’est polluer ». Au delà des émissions dues au type de motorisation, toutes les voitures nuisent à la qualité de l’air, et donc à la santé. L’usure des pneus, des freins et de l’asphalte rejette des particules fines dans l’air. Chaque jour, le parc automobile belge émet 15 tonnes d’usure de pneu. Or, cette usure est proportionnelle à la masse des véhicules. Avec l’augmentation continue de la masse moyenne des véhicules et le poids supplémentaire des batteries électriques, cette pollution ira en s’aggravant. En Belgique, il y a chaque année près de 1 000 décès prématurés dus à la pollution engendrée par les véhicules (particules fines et NOx). C’est un véritable enjeu de santé publique. La solution passera nécessairement par une réduction de la taille du parc automobile et de la masse des véhicules qui le composent. Pour protéger notre santé, cessons donc de promouvoir un produit nocif.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Intergroupe Liégeois des Maisons MédicalesChristine MahyCanopéa

Références:

Jusqu’à l’usure (P. Jamar, Canopéa, 02/10/2023)

Qualité de l’air: Sources de pollution et effets sur la santé (Ministère de la Santé et de la Prévention,  10/10/2022)

Pollution de l’air: les voitures électriques émettent beaucoup de particules fines (H. Chauvin, Reporterre, 04/05/2022)

Airvore ou le mythe des transports propres (L. Castaignède, Ecosociété, 2022)

Pollution des freins et des pneus, on en parle ? (F. Kevers, Le Moniteur Automobile, 09/12/2020)

« Il faut diminuer la pollution automobile » (Collectif de médecins, Le Monde, 26/06/2019)

 

 
Préserver les matières premières
  • Alors que la disponibilité des ressources est en baisse constante, est-il logique de les gaspiller pour des véhicules inutilement lourds ?
  • Derrière la construction de chaque voiture, ce sont des tonnes de matières premières qui sont arrachées à la terre. Le remplacement massif des modèles thermiques par des électriques, sans réflexion globale sur notre mobilité, entraine des hausses vertigineuses des besoins: +35% de cuivre, +200% de nickel, +3 500% de lithium, … Cet extractivisme débridé, aux dégâts environnementaux désastreux, nous conduit, encore plus vite que prévu, à l’épuisement de ces ressources naturelles. Augmenter le taux de recyclage des matériaux est indispensable mais ne résoudra pas tout. Les procédés sont souvent coûteux, polluants et énergivores. De plus, le recyclage n’est pas infini car il y a toujours des pertes de qualité et de quantités. Ainsi, dans le rapport de Climact, on découvre que, même pour des scénarios ambitieux incluant le recyclage et diminuant de 55% la taille du parc automobile, on arriverait à épuisement des ressources planétaires en cobalt et lithium à l’horizon 2030-2040. Face à une pénurie, il y a 2 voies possibles. Soit un rationnement chaotique par des prix qui explosent, soit un rationnement par une répartition équitable. Veut-on gentrifier la mobilité ? La bonne gouvernance impose donc de revoir fondamentalement l’avenir de la voiture et de proscrire toute incitation au gaspillage des ressources.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Philippe BihouixLaurent CastaignèdeLes DoMineursPolygones

Références:

La multiplication des SUV électriques risque de créer des pénuries de métaux « critiques » (AFP, La Libre Eco, 09/11/2022)

Utilisation des véhicules électriques sur les plans climatique, énergétique et de consommation des matières premières (Polygones, octobre 2023)

Controverses minières: entretien Thinkerview d’Aurore Stephant (Rapport de synthèse, SystExt, mai 2023)

Les métaux dans la transition énergétique: le défi des matières premières en Europe (Connaissance des énergies, 09/05/2022)

La « croissance verte » est une mystification absolue (A. Laurent, Reporterre, 09/06/2017)

 
Eviter le gaspillage énergétique
  • La mise sur le marché de véhicules inutilement énergivores n’est-elle pas une ineptie au vu des enjeux liés au coût de l’énergie et à sa disponibilité ?
  • Si l’efficacité des moteurs s’est améliorée au fil des ans, dans le même temps, l’industrie automobile a construit des modèles toujours plus lourds. Or, plus la masse (d’un véhicule) est importante et plus il faut d’énergie pour la mettre en mouvement. Le gain potentiel s’est donc volatilisé. Par ailleurs, l’accroissement du parc automobile a entrainé une augmentation des besoins en énergie pour notre mobilité. Dans plusieurs pays, la question de savoir si la production électrique sera suffisante (et suffisamment décarbonée) revient régulièrement sur la table. En 2021, la consommation belge en électricité était de 84 TWh. La conversion de l’ensemble des véhicules actuels vers de lourdes voitures électriques nécessiterait près de 18 TWh supplémentaires pour les alimenter, soit une hausse de plus de 20% (à titre de comparaison, la SNCB consomme 1,1 TWh/an pour faire rouler l’ensemble des trains). N’oublions pas que le gouvernement fédéral nous invitait à « être malin avec l’énergie ». Retirer les publicités incitant à la consommation de produits énergivores relève donc d’un acte civique.

Ambassadeurs/ambassadrices:

Laurent CastaignèdeKhaled GaijiPolygonesPhilippe Bihouix

Références:

« Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un electric gate«  (V. Lucchese, Reporterre,14/11/2023)

Utilisation des véhicules électriques sur les plans climatique, énergétique et de consommation des matières premières (Polygones, octobre 2023)

La ruée vers la voiture électrique (L. Castaignède, Ecosociété, 2023)

Elia met en garde le gouvernement contre un risque de « pénurie » d’électricité (Le Soir, 03/02/2023)

Le gouvernement rattrapé par la menace de coupures d’électricité pendant l’hiver (C. Gatinois, Le Monde, 19/11/2022)

Le gouvernement fédéral lance la campagne jaiunimpact.be: « Soyez malin avec l’énergie et soutenez l’Ukraine » (news belgium, 07/04/2022)

Derrière la voiture électrique, l’empire des Gafam (C. Izoard, Repoterre, 19/02/2021)

Résolution n° 91/5 sur la puissance et la vitesse des véhicules (Conférence européenne des Ministres des Transports, 1991)

 
Limiter le dérèglement climatique
  • Est-il réaliste de croire qu’un modèle de mobilité basé sur de lourdes voitures (électriques) puisse être compatible avec les ambitions de neutralité carbone en 2050 ?
  • En Europe, l’analyse des émissions de CO2 par secteur depuis 30 ans montre que celui des transports est le seul dont les émissions ont augmenté: +33%. Or, pour respecter la neutralité carbone en 2050, la Commission européenne estime qu’une réduction de 90% des GES est nécessaire (par rapport à 1990). Cela revient à dire qu’il faudrait diviser ces émissions par un facteur 13 ! On comprend vite que convertir l’ensemble du parc automobile actuel à l’électrique ne sera pas pertinent comme unique solution. Même en visant un facteur de réduction de 4 comme repris dans la thès d’Aurélien Bigo, l’objectif climatique ne peut être atteint que par la combinaison simultanée de 5 leviers: réduire les km parcourus, effectuer un report modal vers des modes plus vertueux, augmenter le taux de remplissage des véhicules, améliorer l’efficacité énergétique et diminuer l’intensité carbone de l’énergie. Dépenser des milliards pour promouvoir un mode de transport peu vertueux et gourmand en énergie est donc climaticide: il est de notre devoir d’agir…

Ambassadeurs/ambassadrices:

Valérie Masson-DelmotteAurélien BigoCanopéaPierre Ozer

Références:

La ruée vers la voiture électrique (L. Castaignède, Ecosociété, 2023)

La voiture électrique, solution idéale pour le climat ? (A. Bigo, Bon Pote, 16/03/2023)

Émissions de CO2 des voitures: faits et chiffres (Parlement européen, 17/02/2023)

« La voiture électrique a renforcé le poids du charbon » (J.-B. Fressoz, Le Monde, 04/05/2022)

Non, la voiture électrique n’est pas écologique (C. Izoard, Reporterre, 29/09/2021)

Les transports face au défi de la transition énergétique (A. Bigo, Thèse, Chaire « Énergie et Prospérité, Institut Louis Bachelier, 23/11/2020)

 

Quel chemin suivre ?

 

  • Cesser immédiatement toute publicité pour la voiture individuelle (si nous ne sommes même pas capable de mettre en place cette mesure non contraignante pour notre mobilité quotidienne, comment pourrions-nous être ambitieux pour le reste ?)

 

  • Établir des normes pour que l’industrie automobile réduise fortement la masse, la puissance et la hauteur de capot des véhicules sur le principe de LISA Car (ici aussi, cette mesure ne demande aucune adaptation de nos habitudes de déplacements).

 

  • Cesser de subventionner massivement le « tout à l’auto » (voitures de société, primes à l’achat, …) et rediriger cet argent public vers du transport collectif de qualité et des infrastructures adaptées aux modes actifs.
 
  • introduire des restrictions d’accès au centre-ville à certains véhicules sur base de la masse, de la puissance et de la hauteur du capot des voitures (sur le concept de low danger zone, LDZ)

 

 

  • Repenser l’aménagement du territoire pour favoriser la diminution des besoins de déplacement et amener à une réduction progressive du parc automobile.

 

  • Développer ensemble des solutions de mobilité (auto-partage, co-voiturage,…)

 

  • Bien d’autres choses encore à construire collectivement…
 

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